Vie fraternelle

Vie fraternelle

LA VIE FRATERNELLE

La vie fraternelle est une réalité pour autant qu’elle s’exerce dans le concret d’une vie commune et séparée aimantée par la foi et la prière.

 

 

  1. FRERES ET SŒURS DANS LA PRIERE

 La première réalité qui nous réunit est celle de la prière. C’est par elle que nous nous sentons d’abord des frères et des sœurs en Jésus-Christ. Elle s’exprime particulièrement à travers la lectio divina et les offices des heures, qui nous réunissent autour de la Parole de Dieu.

 

 

  1. FRERES ET SŒURS DANS LE PARTAGE et LA GESTION D’UNE VIE COMMUNE

La seconde réalité qui nous réunit en frères et sœurs est celle que nourrit la vie commune. Nous la vivons en partageant du temps ensemble dans un même lieu, une maison commune. Cette maison nous appartient et nous en sommes responsables collectivement. Ce souci commun d’un patrimoine hérité de l’histoire cistercienne, contribue à renforcer les liens fraternels. Au sein de cette maison, nous sommes des frères et des sœurs qui partageons des tâches et des ressources.

 

LE PARTAGE DES TACHES

 

Nos liens fraternels s’expérimentent et se vivent au sein de la vie commune dans la mise en œuvre concrète d’un certain nombre de tâches que nous exerçons :

 

AU TRAVERS DES SERVICES

Les services sont la prise en charge des besoins liés à l’exercice concret de la vie communautaire. Ils s’effectuent de manière tournante. Parce qu’ils sont l’expression de la vie communautaire, et dans l’esprit de la Règle sont l’occasion de donner et de recevoir de l’aide, ils s’exercent au moins à deux. Il y en a quatre : le service hôtelier, le service de cuisine, le service de table, le service des offices. Chacun de ces services donne lieu à un apprentissage de la vie communautaire. Ils nous entraînent à veiller sur les autres membres de la communauté pour leur assurer la nourriture, le bien-être, de bonnes conditions matérielles de vie, le souci de mener notre forme de vie dans l’esprit de saint Benoît et le respect de nos règles communes.

 

AU TRAVERS DES RESPONSABILITES.

L’exercice des responsabilités qui nous échoient est aussi une école de vie commune. Les responsabilités que nous avons à exercer (animation pastorale ou responsabilité associative) ne sont pas des fonctions dirigeantes mais des tâches de service fraternel pour lesquelles nous avons besoin d’un sens aigu de l’écoute et d’esprit de charité.

 

AU TRAVERS DES MISSIONS

Ces missions sont suscitées au départ par l’animatrice pastorale et confirmées par la communauté. Être frères et sœurs dans l’exercice de ces missions suppose de s’engager devant la communauté et d’accepter d’être évalué par celle-ci. Les missions sont des lieux où chacun porte le poids d’un aspect de la vie communautaire. Parce qu’elles sont limitées et évaluées, elles se prêtent bien à l’apprentissage de notre forme de vie. Par elle, chacun participe à la vie commune et assume une part de celle-ci.

 

AU TRAVERS DU TRAVAIL MANUEL ET INTELLECTUEL

Ce travail est suscité par la vie de la Grange. La vie fraternelle ne s’effectue pas seulement dans les temps collectifs, elle s’exerce aussi dans les temps intermédiaires à nos rencontres, dans l’exercice des responsabilités et des missions, dans le travail… Cette vie fraternelle intermédiaire est un pont vers une vie personnelle plus fraternelle.

 

LE PARTAGE DES RESSOURCES

C’est un élément fort de notre vie communautaire. Comme membres de la communauté, nous participons aux frais de fonctionnement de la maison et de la vie qui s’y déroule et aux travaux d’entretien, de réparation et de restauration des bâtiments.

Nous subvenons aux frais de fonctionnement de notre vie communautaire par notre cotisation annuelle et par le travail de la savonnerie. 

Nous subvenons aux besoins de réparation et de restauration des bâtiments, en remboursant   l’emprunt à Cîteaux et en finançant les travaux de chauffage selon un plan qui demande un engagement personnel devant la communauté. Cet effort consenti est un véritable acte de fraternité. Par ce moyen, nous nous témoignons une confiance réciproque et nous faisons un sacrifice financier personnel pour le bien collectif que nous partageons. Par cet effort, la fraternité est réellement incarnée. La fraternité est un mot vide de sens tant que nous ne l’expérimentons pas dans notre chair et dans notre portefeuille. La mise en place d’un plan de financement pour le chauffage de la maison, s’est opérée progressivement par une série d’aller-retour de délibérations et de décisions et d’engagement personnel et collectif, au cours desquels nous avons appris à nous écouter davantage, à acquérir un plus grand esprit de responsabilité et à nous faire davantage confiance mutuellement, gages de l’esprit fraternel.

  

  1. LA VIE FRATERNELLE, UN PARTAGE DE VIVRE ENSEMBLE

Les services et les missions que nous accomplissons pendant nos temps communautaires créent un mode d’être ensemble qui favorise le respect de chacun, la reconnaissance de l’autre, le partage, le dépassement des égos, la joie de se sentir frères et sœurs. Grâce à cet apprentissage de la fraternité qui nous aide à faire le partage des tâches et des ressources, nous faisons l’expérience de liens fraternels plus intenses. Ces relations privilégiées, nous les vivons pendant les temps communautaires mais aussi en dehors d’eux. Nous les éprouvons par la joie de nous retrouver, d’être ensemble. Cette vie fraternelle se manifeste de multiples manières principalement par le souci d’écoute et d’attention les uns aux autres que nos points de conversion et nos règles cherchent à développer. A chaque rencontre, un temps d’écoute est organisé pour qui le souhaite. Notre vie fraternelle se manifeste aussi par le souci de se pardonner mutuellement, ou de se corriger seul à seul ou devant toute la communauté. En dehors de la vie communautaire, nous veillons à nous donner des nouvelles et à prendre soin les uns des autres dans la chasteté qui consiste à ne pas s’ingérer ni se montrer inquisiteur.La vie fraternelle est fragile, elle dépend de l’attitude de chacun. Ce que nous pouvons dire ou faire à l’extérieur de la communauté peut avoir des répercussions sur elle. Nous sommes des frères et des sœurs au sein d’une « maisonnée » que nous ne pouvons pas ouvrir à tous les vents, elle doit être protégée, d’abord de nous-mêmes et de « nos bonnes intentions ».

C’est fort de ce qui nous unit, de notre identité fraternelle cistercienne, que nous pouvons ouvrir notre maison.

 

 

 4. L’OUVERTURE ET L’HOSPITALITE

 

L’hospitalité et l’ouverture à d’autres qu’à nous-mêmes ont pris des formes inattendues à partir de ce que nous vivions et non par

le fait de notre volonté. Ce que nous avons projeté en matière d’ouverture (les journées portes ouvertes ou les journées cisterciennes) a montré ses limites. Les véritables ouvertures qui se sont produites sont celles que nous n’avons pas prévues et qui nous ont été imposées par la vie, à partir de nous ou de ce que nous vivions.  Ainsi accueillons-nous le groupe de lectio de la paroisse, parce qu’à l’origine deux d’entre nous y participaient ; l’ouverture à nos familles se fait à partir des membres qui souhaitent voir leurs proches participer à la vie de la Grange. Des visiteurs sont venus parce qu’ils sont lecteurs de Présence de saint Bernard. La savonnerie a élargi nos contacts. Des liens privilégiés se tissent avec des proches, des artisans, des descendants de familles ayant vécu à la Grange.  L’ouverture dont nous rêvions, n’a pas eu lieu, mais quantité de petites ouvertures se font jour.

Nous n’oublions pas que la Charte d’alliance avec Cîteaux nous donne la mission d’accueillir la famille cistercienne dans le lieu-source de Clairvaux. Nous avons cherché à assurer cette mission à l’occasion du neuvième centenaire de la fondation de Clairvaux, en 2015, en recevant la famille cistercienne dans la claire vallée. Nous le faisons aussi en accueillant des communautés religieuses ou laïques, des lecteurs de PSB.

 

Dans un autre registre, nous accueillons la fraternité Notre Dame de Chambarand comme fille adoptive de la Grange pour lui permettre d’être rattachée à la famille cistercienne. Nous sommes liés à celle-ci par une charte d’alliance signée le 21 août 2021.