Saint Bernard

1090                      Naissance à Fontaine les Dijon.

1112                      Bernard de Fontaine entre à  Cîteaux et entraîne avec lui trente compagnons.

1115                      Cîteaux fonde Clairvaux  dans l’Aube,  avec Bernard comme abbé.

1120-1125           Bernard commence à écrire et d’emblée se révèle auteur de talent, théologien profond, grand spirituel et homme d’action.

                1153                      20 août mort de saint Bernard à Clairvaux

 

Bernard de Clairvaux exprime divers visages d’une vie totalement unie à Dieu et impliquée dans les grandes affaires de son  siècle. Il unifie des aspects qui peuvent paraître contradictoires : contemplation et action, hors du monde et de ce monde, monastique et politique, pauvreté et économie, sobriété et beauté, mystique et réalisme… Bernard permet de comprendre que chercher et aimer Dieu comble. Ce n’est jamais une évasion de la vie telle qu’elle est.

 

Par son engagement, il nous montre un monde à construire quel que soit notre état de vie. Il ouvre un chemin pour devenir d’infatigables médiateurs de paix. Il cherche Dieu avec passion et lit sa présence chaque jour, chaque instant en tout. Il nous invite à regarder notre terre comme le lieu où Dieu se révèle, se donne à  voir aujourd’hui, même si c’est d’une manière  voilée.

 

Bernard est habité par un amour profond de l’humain. L’homme peut être défiguré, reste en lui, l’image indestructible de Dieu. Celui qui est perdu est aimé infiniment plus que lui-même ne s’aime. Par cet amour gratuit chacun peut trouver un nouvel élan pour repartir, revenir et s’ouvrir à la  tendresse miséricordieuse du Christ.

 

La sagesse de vie, les différents écrits – non sans humour- donnent de précieux repères de discernement pour construire notre vie.  

 

Il est un maître dans la lectio, ses textes prennent leur source dans la Bible. Ils nous apprennent à nous laisser transformer et interroger par la Parole.

 

Bernard est un très grand écrivain du 12ème siècle. Ses écrits sont publiés dans la collection sources chrétiennes aux éditions du Cerf.

Conduits par leur abbé, Robert, ils quittent Molesme vont s’établir en « un endroit désert appelé Cîteaux » « un lieu d’horreur et de vaste solitude » (Petit Exorde et Dt 31, 10). Ils sont une vingtaine. Tous ensembles, ils fondent le « Nouveau monastère » le 21 mars 1098.

Ce départ crée des conflits entre Molesme et le « nouveau monastère ». A la demande du Pape et sur l’insistance du monastère d’origine, Robert est rappelé à Molesme en 1099. Il repart avec « quelques moines qui n’aimaient pas le désert ».

Albéric lui succède. Il est celui dont on dit « qu’il aimait la Règle et les frères ».

Il consolide les bases du nouveau monastère. Il déplace l’implantation des bâtiments à quelques centaines de mètres. Les conditions de vie y sont plus favorables.

Par son action, Il garantit l’autonomie et l’indépendance de Cîteaux par rapport à Cluny. Il permet qu’un ordre nouveau puisse sortir du nouveau monastère.

Etienne Harding prend la relève en 1108. Il est dit de lui qu’il « aimait la Règle et le lieu ».

Le Nouveau Monastère prend forme en s’appuyant sur la Règle de saint  Benoît. Elle est la source d’inspiration pour les décisions qu’ils ont à prendre…

Ces moines refusent de vivre du bénéfice fiscal de leurs terres, comme des seigneurs. Ils se livrent au travail de la terre pour subvenir à leurs besoins. Ils se mettent au niveau de la classe sociale la plus basse de l’époque médiévale, la paysannerie, en devenant eux-mêmes paysans ou en acceptant que des paysans entrent dans leur ordre (ce sont les convers).

Les trois fondateurs en s’inspirant de la Règle pour  faire face aux évènements  mettent en place les bases de la vie cistercienne.

Dans cet élan des débuts nous trouvons entre autres, un retour à l’esprit de la Règle de saint Benoît, dont vivre du travail des mains, un lieu de désert adapté à une vie cachée, une pauvreté qui n’est pas la misère. Une distance s’instaure avec la coutume féodale qui permettait aux seigneurs de tenir leur cour au monastère. Les moines inventent une liturgie sobre comme le sera l’architecture.

Les débuts de Cîteaux sont difficiles et il faudra attendre l’arrivée d’une trentaine de jeunes nobles conduits par Bernard de Fontaine en 1115. Ce nouvel élan sera décisif. L’apport de ces novices permet à Cîteaux de fonder de nouvelles abbayes filles : à la Ferté, en 1113, à Pontigny, en 1114, à Clairvaux, en 1115, Morimond 1117. Elles-mêmes fonderont d’autres filles en Bourgogne, en Champagne, en France, en Europe.

Très vite se pose la question d’organiser l’ordre qui naît : comment transmettre l’esprit de la fondation aux nouveaux venus et aux générations à venir ? Etienne Harding impulse la rédaction du Petit Exorde qui relate l’histoire des débuts et raconte comment le charisme de Cîteaux a pris forme. C’est lui aussi qui entame la rédaction de la Charte de Charité, la constitution qui établit l’organisation interne à l’ordre de Cîteaux. Il s’agit surtout de préserver l’unité du Nouveau Monastère dans la diversité des abbayes qui se créent en grand nombre

A la fin du XIIe siècle, L’ordre de Cîteaux compte 500 monastères d’hommes à travers toute l’Europe.