Textes Fondateurs
Le Petit Exorde et la Charte de charité relatent les origines de Cîteaux et continuent à éclairer les cisterciens d’aujourd’hui. Ils nous concernent et inspirent notre démarche.
Le Petit Exorde raconte la fondation de Cîteaux et définit le charisme propre aux cisterciens.
Cîteaux est né d’une rupture avec Molesme. Les fondateurs ont quitté Molesme en choisissant une vie plus simple et plus évangélique. Nous-mêmes, en devenant laïcs cisterciens, nous faisons le choix de quitter certains aspects de notre vie mondaine. En suivant un chemin de conversion, nous nous efforçons de quitter toujours davantage ce qui nous éloigne de Dieu.
Il n’y a pas un saint fondateur de Cîteaux, mais sa création est le fait d’un groupe de moines de Molesme qui se constituent d’abord comme communauté. La communauté est première pour nous aussi dans la gestion de notre grange autant que dans la mise en œuvre d’un style de vie proprement cistercien.
Le lieu où les fondateurs installent le monastère est un endroit retiré, qu’ils appellent le désert, propice au silence, à la prière et à la vie communautaire.
Notre grange est pour nous aussi une forme de désert qui nous recentre et nous ressource. Par sa rusticité le lieu de la Grange nous impose une vie simple et ascétique.
C’est pour retrouver la Règle de saint Benoît que les fondateurs quittent Molesme. C’est sur elle, qu’ils organisent le Nouveau monastère, non pas en la dupliquant mais en l’adaptant. Nous-mêmes nous vivons de la Règle, en puisant en elle les outils pour construire un mode de vie simple et régulier.
En quittant Molesme, les fondateurs ont abandonné une position dominante et ont choisi la pauvreté. Ils décident de vivre de leur travail et retrouvent les deux fondements de la Règle ora et labora. C’est aussi ce qui fonde notre style de vie de laïcs cisterciens.
La Charte de charité est la constitution de l’ordre cistercien. Elle repose sur le double principe de l’unité de l’ordre et de l’autonomie des monastères.
Dans l’esprit de la Charte de charité, les communautés de laïcs cisterciens font partie de la famille cistercienne, qui est diverse et unie.
Dans l’esprit de la Charte de charité, notre communauté est rattachée à celle de Cîteaux, par une Charte d’alliance signée en 2007.
Dans l’esprit de la Charte de charité notre communauté est liée à d’autres groupes de laïcs cisterciens, par lien direct ou par l’intermédiaire de l’Association internationale des communautés de laïcs cisterciens.
Conduits par leur abbé, Robert, ils quittent Molesme vont s’établir en « un endroit désert appelé Cîteaux » « un lieu d’horreur et de vaste solitude » (Petit Exorde et Dt 31, 10). Ils sont une vingtaine. Tous ensembles, ils fondent le « Nouveau monastère » le 21 mars 1098.
Ce départ crée des conflits entre Molesme et le « nouveau monastère ». A la demande du Pape et sur l’insistance du monastère d’origine, Robert est rappelé à Molesme en 1099. Il repart avec « quelques moines qui n’aimaient pas le désert ».
Albéric lui succède. Il est celui dont on dit « qu’il aimait la Règle et les frères ».
Il consolide les bases du nouveau monastère. Il déplace l’implantation des bâtiments à quelques centaines de mètres. Les conditions de vie y sont plus favorables.
Par son action, Il garantit l’autonomie et l’indépendance de Cîteaux par rapport à Cluny. Il permet qu’un ordre nouveau puisse sortir du nouveau monastère.
Etienne Harding prend la relève en 1108. Il est dit de lui qu’il « aimait la Règle et le lieu ».
Le Nouveau Monastère prend forme en s’appuyant sur la Règle de saint Benoît. Elle est la source d’inspiration pour les décisions qu’ils ont à prendre…
Ces moines refusent de vivre du bénéfice fiscal de leurs terres, comme des seigneurs. Ils se livrent au travail de la terre pour subvenir à leurs besoins. Ils se mettent au niveau de la classe sociale la plus basse de l’époque médiévale, la paysannerie, en devenant eux-mêmes paysans ou en acceptant que des paysans entrent dans leur ordre (ce sont les convers).
Les trois fondateurs en s’inspirant de la Règle pour faire face aux évènements mettent en place les bases de la vie cistercienne.
Dans cet élan des débuts nous trouvons entre autres, un retour à l’esprit de la Règle de saint Benoît, dont vivre du travail des mains, un lieu de désert adapté à une vie cachée, une pauvreté qui n’est pas la misère. Une distance s’instaure avec la coutume féodale qui permettait aux seigneurs de tenir leur cour au monastère. Les moines inventent une liturgie sobre comme le sera l’architecture.
Les débuts de Cîteaux sont difficiles et il faudra attendre l’arrivée d’une trentaine de jeunes nobles conduits par Bernard de Fontaine en 1115. Ce nouvel élan sera décisif. L’apport de ces novices permet à Cîteaux de fonder de nouvelles abbayes filles : à la Ferté, en 1113, à Pontigny, en 1114, à Clairvaux, en 1115, Morimond 1117. Elles-mêmes fonderont d’autres filles en Bourgogne, en Champagne, en France, en Europe.
Très vite se pose la question d’organiser l’ordre qui naît : comment transmettre l’esprit de la fondation aux nouveaux venus et aux générations à venir ? Etienne Harding impulse la rédaction du Petit Exorde qui relate l’histoire des débuts et raconte comment le charisme de Cîteaux a pris forme. C’est lui aussi qui entame la rédaction de la Charte de Charité, la constitution qui établit l’organisation interne à l’ordre de Cîteaux. Il s’agit surtout de préserver l’unité du Nouveau Monastère dans la diversité des abbayes qui se créent en grand nombre
A la fin du XIIe siècle, L’ordre de Cîteaux compte 500 monastères d’hommes à travers toute l’Europe.