LA RENCONTRE D’ASSISE SEPTEMBRE 2022

Petit rappel de la situation qui a généré cette rencontre

L’association internationale a jusqu’ici poursuivi trois objectifs :

Jusqu’ici, l’association a fonctionné principalement de manière verticale, informant les communautés, les invitant à des rencontres, suscitant un travail de réflexion et de témoignage sur ce qu’elles vivaient, leur demandant aussi de participer à une réflexion globale et à l’élaboration de l’association.  Ce mode de fonctionnement a suscité des réticences ou des rejets de la part de certains groupes (au moins dans la région francophone). Cette même lassitude à l’égard de l’association s’est exprimée dans le faible nombre d’inscriptions pour la rencontre internationale de Chicago de 2020 (qui n’a pas eu lieu à cause de la pandémie). En revanche, la rencontre francophone de Cîteaux en 2019 a exprimé le désir d’augmenter la fréquence des rencontres régionales. Dans un même mouvement, cette assemblée de Cîteaux s’est dotée d’un comité adjoint à Jacques, responsable de la région francophone, notamment pour avancer sur la question difficile de la fermeture des monastères.  

La pandémie a empêché la tenue de la rencontre internationale. L’exécutif a souhaité que se tiennent des rencontres régionales en 2022 et qu’en leur sein soient choisis deux délégués pour que participer à une rencontre internationale abrégée, à Assise en septembre en parallèle au chapitre général de l’OCSO. En région francophone, le comité de six membres élu à Cîteaux a été actif  dans l’organisation des rencontres régionales d’Orval (en mai) et d’Aiguebelle (en juin). Le comité des six avait souhaité que le plus possible de laïcs y participent (et pas seulement des représentants). En conséquence, il avait opté pour deux rencontres, l’une au nord et l’autre au sud. Les deux rencontres ont choisi deux délégués pour Assise : Frédéric et Pierre Alban.

La rencontre d’Assise qui s’est tenue du 11 au 13 septembre a donc réuni 9 personnes : les trois membres de l’exécutif (Teresa, Tina, Jacques), et les six délégués de régions : Maria-Paz, Isabelle, Katrien, Bob, Frédéric et Pierre Alban.  Dom Armand s’est joint à eux l’après-midi du 13 septembre.

Les trois mots-clés de la rencontre

Trois mots importants sont sortis de nos travaux et peuvent servir à les résumer.

La synodalité.

La question de la synodalité a été abordée à travers un texte d’orientation générale que nous avons fini par abandonner car très vite nous nous sommes rendus compte que la synodalité ce n’est pas un concept mais une mise en œuvre. Tous les sujets que nous avons abordés, que ce soit l’organisation de l’association, ou la fermeture des monastères, ou des expériences remontées des communautés ou des régions, comme la proposition de Scourmont sur les visites de charité, l’expérience des visites faites par la Grange, l’expérience d’alliance entre la Grange et  Chambarand, nous conduisaient à  la synodalité, c’est-à-dire à un plus grand partage des expériences menées par les laïcs cisterciens et à une plus grande collégialité entre tous les acteurs de l’association. Nous sommes passés d’une vision administrative ou seulement associative à une vision plus synodale.

La synodalité est déjà en œuvre, sans que nous ayons toujours conscience. L’existence d’un comité en appui à Jacques, dans la région francophone, est déjà une marque que la synodalité est en marche. La collaboration de la Grange et de Chambarand, du groupe conversi et de sa communauté laïque de rattachement, sont des actes de synodalité, la proposition de Scourmont marque un désir de synodalité. La tenue de la rencontre d’Assise qui associe deux délégués par région au comité de coordination est aussi un signe que la synodalité est en marche.

Elle n’est pas totale, cependant, y compris dans le fonctionnement de la réunion d’Assise. Les délégués n’ont pas été conviés à participer au bilan de la rencontre. Ils n’ont pas été informés du contenu de ce qui serait présenté au chapitre général.

Dans les projets concernant les années qui viennent, nous avons envisagé de rendre compte de la réunion d’Assise à toutes les communautés.  Nous pensons qu’il faut rendre compte plus largement de tout ce qui se vit dans les communautés, notamment en rendant plus fréquentes les rencontres régionales. Peut-être le groupe qui s’est réuni à Assise peut-il être un relais utile pour le comité de coordination dans la mise en place d’une plus grande synodalité au sein de l’association. La rencontre internationale de 2025 devrait être davantage animée par les régions : chaque région développant un sujet venu du terrain et qu’elle présenterait aux autres. Dans ce contexte, revivifier le site internet et d’autres outils internet paraît indispensable.

La synodalité est, comme l’a dit Isabel, l’espace où se combine le local et le global. Il nous faut tenir le local, c’est-à-dire la vie des communautés et le global. Il n’y a pas de synodalité sans la reconnaissance de l’autonomie des communautés. Cette idée ne fait pas consensus entre nous à Assise. Mais la crise des monastères qui ferment ou qui ne peuvent plus assurer l’accompagnement d’un groupe de laïcs nous pousse à envisager d’urgence cette autonomie des communautés laïques, ce qui ne vaut pas dire sans lien entre elles. Et c’est là qu’apparaît la nécessité d’envisager la famille comme cadre de notre unité.

La famille.

C’est le deuxième mot-clé de notre rencontre d’Assise.

Nous avons perçu la nécessité de faire davantage famille. De deux manières :

La proposition de Scourmont d’une visite de charité va dans ce sens et c’est dans ce contexte que Frédéric a introduit le mot famille. L’alliance de la Grange et de Chambarand, basée sur une filiation adoptive, est tout à fait dans l’esprit de l’entraide familiale. De même pour le lien qui unit conversi à sa communauté laïque de rattachement.

Il paraît nécessaire de populariser cette idée de famille dans les communautés pour accroître les liens entre nous et avec la famille cistercienne dans son ensemble.

Bien sûr l’intervention de l’association au chapitre général de l’ocso participe aussi de cet esprit de famille.

Boîte à outils

Le troisième mot clé de notre réunion d’Assise a été le mot outils ou l’expression boîte à outils.

C’est un très bon signe que nous ayons aussi souvent parlé d’outils et de boite à outils, car cela montre que nous nous plaçons dans une perspective de chantier, de travail. Nos outils, nous savons que nous les trouvons en priorité dans la Règle, dans la Charte de charité, dans la Considération de saint Bernard et dans tous les instruments que nous donne la pensée cistercienne. Mais nous avons à élaborer nos propres outils. Avec Catrien, nous avons parlé d’analyser la situation des laïcs, ce qui suppose aussi des critères et des outils d’analyse. Nous voyons bien que dans les communautés, en particulier pour résoudre des difficultés, trouver des solutions, des outils nouveaux s’inventent, s’expérimentent. Il faut pouvoir les partager. Il faut surtout envisager la vie des communautés et de l’association comme un chantier de construction où des expériences vivantes se font et s’échangent. C’est comme ça que notre boite à outils s’enrichira.

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